La nuit a finalement été très calme à Aubenas... l'OM a perdu ! Les supporters ont rangé les pétards et à 6:00 les balayeuses finissaient de laver le centre-ville.
Direction la montagne, route de Vals-les-bains et premier stop au bout de la rue, point 50km oblige. Le soleil n'est pas encore levé et les voitures sont rares sur la route qui suit l'Ardèche.
La rivière qui d'habitude se la coule douce entre Vallon et Pont-Saint-Esprit prend un peu de nerf. On est à pont-de-Labeaume. Le point de départ de nos raids canoé-kayac d'ados quand la haute Ardèche de pâques nous donnait assez d'eau pour planter les pagaies.
La route devient plus sinueuse et le soleil qui vient de pointer un rayon, n'a pas le temps d'éclairer les hauteurs de Meyras que le brouillard vient gâcher la fête... il ne disparaitra plus jusqu'en début d'après-midi.
Pas facile de traverser l'Auvergne dans le froid et la purée de pois. Surtout, privé de paysages, la route en devient monotone. Malgré tout, de temps en temps se dessine la crête des puys du Cantal, les ruisseaux glissant vers les gorges de l'Allier et les troupeaux de moutons et de Salers aussi brunes que les orgues de basalte.
C'est Bort-les-Orgues, justement qui pose la frontière entre Auvergne et Limousin. Le relief s’aplatit doucement, les noms en « vade » laissent la place à ceux en « eix » le long du plateau de Millevaches. Jute après le village qui porte son nom, le plateau devient plus rond et les routes se referment à nouveau. Corrèze et Creuse sont, à ce propos, aussi convaincantes : pas question de passer à deux de front sur la plupart des départementales qui sillonnent le plateau !
Le hasard du GPS me conduit pour la deuxième fois dans le village de Gentioux.
Et comme en échos à ma remarque d'hier sur les monuments aux morts des villages de France, celui de Gentioux répond, gravé dans le granit un : « MAUDITE SOIT LA GUERRE » crié par le poing rageur d'un enfant du pays.
Encore quelques kilomètres de brume et de lacets avant d'atteindre Royère-de-Vassivière puis Bourganeuf. La plaine approche et le soleil se lève ! Il est 15 heures.
Le temps d'un petit run à 110 sur les 17 km de N145 qui me reste avant La Souterraine et après 850 km parcourus... Je suis aux portes de l'Ouest.
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